Stratégie énergétique 2050 ? Ne perdons plus de temps !
La stratégie énergétique 2050 représente un minimum du point de vue de la protection de l’environnement pour nous-mêmes et nos descendants. On doit s’étonner de la courte vue de ceux qui s’opposent systématiquement à tout ce qui peut rendre nos sociétés un peu plus durables. Ils prônent l’indépendance de notre pays ou la santé de son économie mais foulent ici leurs propres principes.
Quelques vérités incontournables :
En premier lieu, nous savons aujourd’hui que les modifications nécessaires pour maintenir le réchauffement de la planète sous les 2 degrés C devront aller sensiblement plus loin que ce qui nous est proposé aujourd’hui si tenir les engagements pris lors de la COP21 à Paris.
Les énergies renouvelables se produisent en premier lieu localement. Elles représentent une richesse indigène, garantissent notre autonomie et contribuent à notre indépendance. Préserver notre capacité d’autosuffisance sur le plan énergétique équivaut aussi à défendre notre liberté.
On ne délocalise pas une centrale solaire, une éolienne ou une centrale à biomasse ! Le travail que représentent ces diverses activités reste donc chez nous. Pensons bien sûr à l’installation, mais aussi la conception, la maintenance, ainsi qu’une part importante des composants comme par exemple les câbles et les transformateurs.
Les marchés liés aux énergies vertes ou encore l’efficience énergétique explosent sur le plan mondial. Nos universités et écoles d’ingénieurs ont souvent été à la pointe de la recherche dans ces domaines. Mais voilà, faute d’avoir un marché domestique suffisamment dynamique, nous prenons actuellement du retard, notamment sur nos concurrents les plus directs comme l’Allemagne ou encore l’Autriche. C’est à tort que les détracteurs de tout progrès environnemental dénigrent sous prétexte de prix trop élevés, la politique menée en Allemagne. Les industries vertes de ce pays occupent actuellement, et certainement pour longtemps encore, les marchés d’exportation du domaine. En réalité, notre grand voisin s’offre une transition énergétique largement payée par sa clientèle internationale.
Opposer le fossile comme soi-disant source de prospérité aux énergies renouvelables prétendument synonyme de privation et autre douche froide prouve juste le peu de sérieux de l’argumentation.
Autant pour le bien de l’environnement, de notre économie, et de notre indépendance, je suis persuadé que le peuple enverra un signal clair en votant OUI à la Stratégie énergétique le 21 mai.
Pierre Amstutz, Corgémont