Comment les riches détruisent la planète
Journaliste traitant des questions environnementales pour le quotidien Le Monde, Hervé Kempf a publié dernièrement deux ouvrages remarqués : Comment les riches détruisent la planète (Seuil Poche 2007) et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Seuil 2009).
Si les titres sont assez provocateurs, le propos de Kempf s’exprime avec beaucoup de modération et sans dogmatisme. Il développe une réflexion autour des changements nécessaires pour sauver une civilisation du piège dans lequel elle s’enferme.
L’auteur propose une approche philosophique du système : une société composée d’individus essentiellement motivés par la recherche de leur intérêt individuel et toujours en compétition.
Lorsqu’il parle de « sortir du capitalisme », il ne pense pas renoncer pour autant à l’économie de marché mais celle-ci doit alors être strictement « cadrée » et respecter des règles en rapport avec la protection de l’environnement, la justice sociale ou le bien-être des générations futures. Des domaines comme l’environnement, la santé ou la formation doivent absolument être à l’abri de la dictature du marché.
Pour lui, les dérèglements liés à la spéculation financière, à la montée des inégalités, à la criminalisation de l’économie et à la crise écologique et énergétique démontrent qu’une époque touche à sa fin. Notre génération est ainsi la première à se heurter aux limites de la biosphère terrestre.
Le système capitaliste n’est plus capable de répondre à la crise écologique qui s’aggrave, car sa logique est opposée par nature à une limitation des besoins. Comme nous devons réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement pour affronter avec succès la crise écologique et énergétique, la priorité est de changer de modèle en développant des activités à impact écologique faible comme la formation, la culture, la santé ou l’agriculture de proximité. Mais cela ne sera pas possible si l’on ne commence pas par les pays riches et, au sein de ceux-ci, par la limitation des revenus et de la consommation « m’as-tu vu » des classes aisées.
En somme, un programme social-démocrate basé sur la reconnaissance des limites de la planète.
Pierre Amstutz, député