L’initiative 99% est assez simple. Le 1% des plus riches de Suisse sont passés de 36% à 43% de possession de la fortune totale en 14 ans. Ils ont désormais presque la moitié des biens. Par contre, les salaires des autres sont restés les mêmes. Mais leurs charges ont augmenté : caisse-maladie, location d’appartement. Les chiffres sont clairs. Ils viennent de l’Administration fédérale et ne sont pas contestés.

Ce qui ne va pas, c’est que les plus riches ne paient pas d’impôts sur ce qui fait la plus grande part de leur revenu : les gains en capital, c’est-à-dire l’augmentation de valeur de leurs biens immobiliers, de leurs actions et obligations et ce qu’elles rapportent directement. Alors que la classe moyenne et les plus défavorisés sont taxés sur le moindre centime gagné. En 2 ans, la bourse suisse a augmenté de 45%, sans efforts.

Il s’agit donc de rétablir un équilibre acceptable, pour permettre aux personnes

économiquement les plus faibles d’être soutenues de manière concrète : crèches, aide au paiement des caisse-maladie, etc… Il y a aussi le tournant énergétique qui doit être financé rapidement.

Cette initiative 99%, c’est aussi simple que cela. Pour les complications, voyons d’un peu plus près. Le chiffre technique de 150%, c’est qu’à partir d’une certaine somme, le taux sera plus élevé de moitié. C’est le parlement qui la fixera, on parle d’un seuil dès CHF 100’000.- de revenu annuel peut-être. Pour y arriver, il faudrait une fortune à près de 5 à 6 millions.

Il est dit aussi que les entreprises n’auront plus les moyens d’effectuer leurs investissements. C’est faux. Des études montrent déjà aujourd’hui que les gains en capitaux ne sont généralement pas investis dans ce but, mais plutôt dans la spéculation boursière ou immobilière. L’autre argument fallacieux des opposants est de prétendre que cela rendra plus difficile de transmettre une entreprise à ses descendants. Encore faux, puisque la loi d’application réglant cette question devra ensuite être écrite par le parlement, qui est toujours très attentif aux PME.

Enfin, les opposants essaient de nouveau de faire peur avec des riches qui quitteraient la Suisse en masse à cause de cette taxation encore bizarrement inexistante jusqu’à présent..

Pas de risques, puisque les pays étrangers qui nous entourent imposent déjà les gains en capital, au contraire de la Suisse.

Alors pourquoi des opposants ? Il serait intéressant de voir qui finance ces partis, qui engage ces parlementaires et quelle est la fortune de ceux qui crient au loup. Il faut reconnaitre que ces gens sont efficaces, puisque depuis 30 ans, ils ont réussi à faire passer régulièrement des diminutions d’impôts qui leur ont spécialement profité.

Notre pays a besoin d’argent pour faire face à de nombreux défis. Il est juste que ceux qui ont augmenté leur fortune sans participer de manière équitable aux dépenses communes, soient désormais taxés proportionnellement sur tous leurs revenus.

La démonstration est faite.

Michel Oeuvray, Les Verts du Jura bernois